Zoom sur la hausse des tarifs chez Postes Canada

de | 5 novembre 2016

Postes Canada se trouve à la croisée des chemins face à ses importants problèmes financiers. Désormais, la conversion au numérique est généralisée. Entre 2011 et 2015, les volumes de courrier ont reculé de 5,5% en moyenne par année, soit, une diminution de 175 millions de dollars de revenus annuels. Afin de trouver une issue à cet épisode, le groupe de travail sur l’examen de la Société canadienne des postes a présenté quelques solutions, à savoir, une approche utilisateur-payeur, une livraison un jour sur deux, une synergie avec Purolator pour la livraison des colis postaux, un examen des coûts de la main-d’œuvre ou encore la distribution de Marijuana. Ces mesures pourraient faire économiser des centaines de millions de dollars à en croire le groupe chargé d’étudier le cas de Postes Canada.

 Un service démodé

Le groupe du travail accuse le Protocole du service postal canadien d’être très obsolète dans leur opération. Alors que le pays est vaste et peu densément peuplé, il exige que la livraison jusqu’au dernier kilomètre soit effectuée cinq jours par semaine, sans parler de la maintenance du morotoire sur la fermeture des bureaux de poste en régions rurales, et ce, à un tarif unique quelle que soit la distance entre le point d’origine et le point de livraison. Une rigidité désuète qui fut établie selon les besoins du siècle précédent estime le groupe.

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« A défaut de prendre les mesures qui s’imposent, Postes Canada ne sera pas en mesure de s’autofinancer. Elle doit revoir son modèle opérationnel. Il ne correspond plus aux technologies en rapide évolution, ni aux nouvelles habitudes des canadiens » suggère le groupe de travail. En outre, les Canadiens ont évoqué leur souhait à ce sujet lors d’un sondage comme quoi ils souhaitent la livraison du courrier un jour sur deux bien que cela relève de sérieux défis logistiques.

 Une hausse des tarifs en perspective

Avec le développement de l’e-commerce où les achats en ligne sont rendus possibles, cela représente un segment en pleine croissance dans le commerce de détail souligne le groupe. Ce qui a conduit le volume des colis à la hausse. Une occasion à saisir pour leur livraison « mais la société d’Etat est confrontée à de sérieux concurrents » indique le groupe de travail. Il suggère de s’associer avec Purolator, d’autant que Postes Canada est libre de se lancer dans la livraison de marijuana tant que ce soit légal.

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Selon le fameux Protocole, la livraison d’une lettre au Canada est facturée au même tarif à travers tout le pays. En revanche, celle du colis est régie par un marché où règne l’adversité. De fait, les tarifs varient en fonction de la distance et de l’emplacement. Il serait plus convenable d’appliquer le même principe aux lettres, ce qui se réfère à une approche utilisateur-payeur. Une opération qui s’avère être plus raisonnable pour réaliser des revenus modérés. Sur le long terme, une hausse annuelle des tarifs n’est pas à exclure.

 Le principe des boîtes postales communautaires

Pour conclure, le Groupe de travail tient à préciser que les besoins de la population locale se divergent selon les collectivités ou le type de zone qu’ils occupent. « La prestation d’un service universel ne signifie pas nécessairement que la prestation des services postaux est identique dans chacune des zones. Cela signifie plutôt que tous les Canadiens ont accès à des services postaux qi répondent aux besoins qui leur sont propres selon l’endroit où ils vivent à Canada ».

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La conversion aux boîtes postales communautaires correspondrait donc à plusieurs zones. En considérant les coûts onéreux de la main-d’œuvre à la Société canadienne des Postes ; 66% représentent les recettes totales, au deuxième rang du pourcentage le plus élevé après les Etats-Unis à raison de 82%. En tout cas, il est bien loin devant les Pays-Bas à 34% et l’Allemagne à 33%.